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« On Air » de Tomás Saraceno : en quête de nouvelles manières d’habiter la Terre

L’art, les sciences naturelles, l’astrophysique, l’ingénierie… Les domaines de recherche embrassés par Tomás Saraceno sont si vastes et si nombreux qu’on ne sait pas quel bout commencer pour présenter l’œuvre pluridisciplinaire auquel il se consacre depuis une vingtaine d’années, épaulé par son équipe d’assistants et en collaboration avec un grand nombre de spécialistes et d’institutions scientifiques. Sa Carte blanche au Palais de Tokyo offre un tour d’horizon de ses champs d’investigation.

L’air – cet élément indispensable à notre existence, que nous inhalons et exhalons de manière inconsciente tout au long de notre vie et qui constitue précisément notre milieu de vie et celui de millions d’organismes vivants – est au cœur des recherches de Tomás Saraceno. Poursuivant depuis ses premières expérimentations l’idée d’inventer de nouveaux modes d’intégration à notre environnement, plus respectueux de celui-ci et débarrassés des énergies fossiles, il a élaboré au fil des années une série de projets dans lesquels il explore différentes formes de mise en apesanteur, une façon de se rendre en quelque sorte plus léger pour notre planète.  Il a notamment créé de grandes structures flottantes suspendues dans l’air, formant des habitats susceptibles de s’agglomérer les uns avec les autres pour devenir des villes (Cloud Cities) ou se déplaçant à l’aide de la seule chaleur du soleil combinée avec les radiations terrestres (Aerocene).

Né en Argentine en 1973, ayant passé son enfance en Italie et vivant aujourd’hui à Berlin, Tomás Saraceno se présente comme un « habitant de la Terre et au-delà ».
Après avoir obtenu son master en architecture à Buenos Aires, il a étudié les beaux-arts à la Städelschule de Francfort avant de suivre un master en art et architecture à l’IUAV de Venise. En 2009, il intègre un programme d’études de la NASA en Californie, tandis que son installation Galaxies Forming along Filaments, like Droplets along the Strands of a Spider’s Web est exposée à la biennale de Venise. En 2012, il inaugure la résidence d’artiste du Center for Art, Science and Technology au MIT. En 2014-2015, il effectue une résidence au CNES (centre national d’études spatiales)… Ce parcours très éclectique explique (ou s’explique par) l’intérêt que l’artiste a toujours porté aux disciplines scientifiques et éclaire l’importance que celles-ci tiennent dans son travail.

Depuis son enfance, Tomás Saraceno se passionne pour les araignées dont il observait déjà les toiles dans le grenier de la maison familiale en Italie, fasciné par leurs architectures si complexes qu’il voyait briller dans les rayons de lumière. Dans son atelier de Berlin, il leur a consacré un laboratoire de recherches et a constitué une exceptionnelle collection de toiles façonnées par des araignées du monde entier qui ont contribué à tour de rôle à la réalisation de constructions hybrides et spectaculaires. Soixante-seize d’entre elles sont rassemblées dans l’exposition, tissées sur de simples cadres métalliques ouverts qui permettent d’en apprécier toute la délicatesse et la diversité.

Tomás Saraceno, Webs of At-tent(s)sion, Sculptures de toiles d’araignéeOn Air, Palais de Tokyo © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, Webs of At-tent(s)sion, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, Sculpture de toile d’araignée, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomas Saraceno, Webs of At-tent(s)ion, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, Toile habitée par une araignée, On Air, 2018 © Isabelle Henricot

Seules deux araignées ont été délibérément installées dans l’exposition (sans compter celles qui habitent le palais et qui ont été invitées à rester !) dans le but de permettre l’enregistrement des vibrations que déclenchent leurs mouvements sur la toile. Pour les araignées, presque aveugles et sourdes, la toile n’est pas un espace extérieur à elles-mêmes mais constitue une extension de leur propre corps, le prolongement grâce auquel elles perçoivent le monde extérieur, dont les bruits et les mouvements se répercutent en ondes à travers la toile. Un capteur a été placé sur l’un des fils de soie de leur toile et retransmet les vibrations enregistrées sur celle-ci à un appareil permettant de les rendre audibles à l’oreille humaine. On peut donc, lorsqu’il n’y a pas trop de monde, se mettre à l’écoute du paysage sonore des araignées.

Tomas Saraceno, On Air, Toile habitée avec capteur de vibrations, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Les astrophysiciens utilisent aujourd’hui l’image tridimensionnelle de la toile d’araignée pour visualiser la trame sur laquelle se répartissent les galaxies dans l’univers. Avec une équipe de chercheurs de l’université de Berlin, Tomás Saraceno a développé une technique de capture numérique de l’architecture détaillée d’une toile d’araignée complexe. Celle-ci a permis de créer un scan 3D et une modélisation de toile d’araignée qui a ensuite servi de support à des recherches menées au MIT et au Max Planck Institute. Ce travail en synergie est caractéristique des activités de Tomás Saraceno. Son studio réunit des collaborateurs aux spécialités variées (ingénieurs, architectes, anthropologues, biologistes, designers, spécialistes du son, de la vidéo, des nouveaux médias, etc.). L’exposition On Air est également le fruit de sa collaboration avec des institutions scientifiques, des chercheurs, philosophes, écrivains, historiens de l’art, musiciens… Tous ses projets sont conçus comme des expériences artistiques et scientifiques participatives.

C’est dans cet esprit qu’il a lancé Aérocène, un projet communautaire open source dont le nom fait écho à l’Anthropocène, le terme utilisé pour désigner la période de géologie terrestre dans laquelle nous vivons, caractérisée par l’impact global significatif que les activités humaines font peser sur l’écosystème de la planète. L’objectif du projet Aérocène est de « réactiver un imaginaire commun afin de collaborer éthiquement avec l’atmosphère et l’environnement » dans un monde débarrassé des énergies fossiles. Concrètement, cela se traduit par la construction de grandes sculptures volantes capables de se maintenir dans l’air uniquement grâce à la chaleur du soleil et de se déplacer au moyen des mouvements de l’air. En novembre 2015, la communauté Aerocène a établi dans le désert de White Sands au Nouveau-Mexique le record mondial du premier et plus long vol habité enregistré propulsé exclusivement par la chaleur du soleil, combinée avec les rayons infrarouges émanant du sol. Le lieu n’avait pas été choisi au hasard : c’est à White Sands qu’avait été larguée en 1945 la première bombe atomique et que l’armée américaine a ensuite installé une base expérimentale de lancement pour les missiles, rockets, etc., engins qui dégagent dans la stratosphère une grande quantité de particules de carbone, lesquelles y restent prisonnières pendant plusieurs années, y sont chauffées par le soleil et contribuent au réchauffement de l’atmosphère. L’expérience menée à cet endroit avait donc une haute valeur symbolique. Plusieurs autres vols ont eu lieu depuis lors. À l’occasion d’un séminaire organisé à Paris en octobre dernier, le premier vol aérosolaire français a été lancé par la fondation Aérocène près de Fontainebleau. Au Palais de Tokyo, une grande salle est réservée à la présentation des différents groupes de recherches qui travaillent sur le projet dans le studio de l’artiste à Berlin. Des ateliers interactifs sont proposés aux visiteurs, permettant de s’initier aux différents volets du projet.

Tomás Saraceno, présentation des ateliers de recherches Aérocène, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, vélos gonfleurs de sculptures Aérocène, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

L’exposition met aussi l’accent sur un autre aspect de notre relation à l’air, celui de l’environnement acoustique. Lors d’une rencontre avec des chamanes en Argentine, Tomás Saraceno a fait l’expérience d’un « état modifié de conscience » qui l’a profondément marqué. « Au cœur de la forêt, […] un paysage sonore incroyablement complexe et enchevêtré s’est dégagé au seuil de ma perception […] cela m’a donné l’impression d’être capable de percevoir la vie, de vibrer comme jamais auparavant. J’ai réalisé à quel point cette plénitude sensorielle était réduite au silence dans nos vies quotidiennes centrées sur nous-mêmes. C’est pourquoi j’ai voulu que l’exposition devienne un lieu d’expérience enrichie, où les visiteurs deviennent part des paysages vibratoires et des œuvres, simplement en respirant et en se déplaçant ».

L’installation « Sounding the Air » offre une démonstration minimaliste et captivante de cette idée : cinq très longs fils de soie d’araignée, tendus sur une structure métallique à la manière des cordes d’un instrument de musique, oscillent doucement  au gré des courants d’air et des flux thermiques qui traversent la pièce avec les visiteurs, dessinant des courbes dont les mouvements sont traduits en fréquences sonores. Les fluctuations de ces sons, que l’on pourrait décrire comme les notes d’une harpe éolienne sur laquelle soufflerait un vent venu du cosmos, modulent à leur tour l’intensité de la lumière qui éclaire les toiles d’araignées de la salle voisine, l’ensemble réagissant dans une cascade d’influences mutuelles.

Tomás Saraceno, Installation Sounding the Air, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

L’idée qui sous-tend l’exposition On Air est de former une grande jam session polyphonique dans laquelle des voix généralement inaudibles se feraient entendre, créant de nouvelles harmonies. « […] Jouer ensemble dans un écosystème en devenir […] en suivant plusieurs rythmes et trajectoires… pour assembler un ensemble d’univers ». Dans la vidéo The Politics of Solar Rythms : Cosmic Levitation (expérience menée par Tomás Saraceno en collaboration avec l’université de Chicago) que l’on découvre un peu plus loin dans l’exposition, on peut voir des particules de poussière cosmique s’agréger les unes aux autres aux rythmes vibratoires des fréquences sonores, formant des assemblées – phénomène qui pourrait expliquer le processus de formation des planètes à partir des nuages de poussière interstellaire. La bande-son utilisée ici est la transposition sonore des différentiels de température et de pollution entre l’extérieur et l’intérieur du Palais de Tokyo – manière pour Tomás Saraceno d’illustrer le lien unissant le local au global, voire à l’univers tout entier. Sur un écran voisin, on peut suivre en direct les données transmises par une antenne, placée sur le toit du Palais, qui enregistre le mouvement des météorites entrant dans l’atmosphère (WebSDR).

Tomás Saraceno, The Politics of Solar Rythms : Cosmic Levitation, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

D’autres projections présentent des cartes du monde sur lesquelles les trajectoires de voyages aérosolaires remplacent les couloirs aériens. Avec le projet Aérocène, l’artiste souligne l’aspect arbitraire de la notion de frontières, rappelant que le développement de la cartographie, qui est à l’origine du tracé des frontières, est associé à la formation des empires et à la systématisation de l’exploitation des ressources accompagnant la colonisation globale. Il plaide pour un monde ouvert, dans lequel l’exploitation cèderait le pas à la collaboration, et où l’air colonisé par les énergies fossiles, les ondes sonores, les satellites, les systèmes de géolocalisation, redeviendrait un bien commun à tous les vivants.

Tomás Saraceno, Trajectoires de voyages aérosolaires, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Une vidéo montre des particules de carbone noir (suie) en suspension dans l’air. Issues de la combustion des énergies fossiles et de la biomasse (bois), elles constituent l’un des principaux agents de pollution de l’atmosphère et jouent un rôle particulièrement néfaste dans le réchauffement climatique en absorbant – du fait de leur couleur – le rayonnement solaire, contribuant ainsi à alimenter l’effet de serre. En outre, les particules fines (PM 2,5 ou inférieures), présentes en grande concentration dans l’air que nous respirons, se sédimentent dans les poumons et s’infiltrent dans le sang, se rendant responsables d’un nombre de plus en plus important de morts prématurées. Ces particules qui voyagent de manière invisible, colonisant l’ensemble de la planète – et notamment les étendues glaciaires dont elles accélèrent la fonte en diminuant leur effet réfléchissant vis-à-vis du rayonnement solaire – menacent non seulement la survie des humains mais aussi celle de tous les habitants de la Terre.

Extrêmement impliqué dans ces questions, Tomás Saraceno cherche à nous faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a à changer nos modes de vie, proposant des pistes de réflexion qui prennent la forme d’œuvres à la fois poétiques et politiques.
Au milieu d’une salle aux murs blancs, les mouvements de l’air déplacé par les visiteurs sont rendus visibles par le tracé que dessinent sur de grands panneaux blancs des stylos suspendus à des ballons se baladant au gré des courants d’air (Aeroglyphs). Sur les murs, des toiles d’araignées imprégnées d’encre et collées sur des feuilles de papier dessinent des cartes imaginaires, sortes de « villes flottantes bâties par les araignées » (Spider Maps).
L’encre utilisée pour les toiles d’araignée et les stylos a été fabriquée à partir de particules de carbone et de métaux lourds filtrées dans l’air de Mumbai. Elle signe l’empreinte que nous laissons dans l’environnement, suggérant que chacun de nos gestes a des répercussions sur ce qui nous entoure.

Tomás Saraceno, salle des Aérographies, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, Spider Maps, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, Ballon de la série Aeroglyphs, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Dans une autre salle, baignant dans la semi-pénombre, on plonge dans un univers futuriste rempli de sphères et de sculptures évoquant le cosmos, invitation à entrer dans une nouvelle dimension. Les ombres projetées des planètes qui peuplent cet espace forment des éclipses qui viennent rappeler que la vie sur la Terre est tributaire d’une succession d’alliances entre les éléments (A Thermodynamic Imaginary).

Tomás Saraceno, A Thermodynamic Imaginary, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

L’image de l’arbre ou de la pyramide dominée par l’espèce humaine, qui a longtemps prévalu dans notre perception de la classification des êtres vivants, a fait place dans les recherches récentes en biologie à celle de « réseau de vie ». Ainsi les organismes ne seraient plus des individus atomiques mais des assemblages hybrides où chaque corps est une « écologie emboîtée » reliée aux autres corps écologiques selon des modalités complexes. C’est dans cette perspective que Tomás Saraceno a conçu Algo-r(h)i(y)thms, une installation immersive construite sur le modèle d’une toile d’araignée géante qui se révèle être un immense instrument à cordes dans lequel chaque fil pincé ou frotté génère un son ou une fréquence différente. À l’image des toiles d’araignée de Webs of At-tent(s)ion qui se combinent et s’entremêlent, « ouvrant entre leurs univers l’éventualité de relations ou de collaborations possibles », Algo-r(h)i(y)thms permet à une multitude de personnes de jouer simultanément en s’accordant les unes aux autres. Les cordes résonnent à différentes fréquences, certaines audibles, d’autres perçues uniquement comme des vibrations, amplifiées par des haut-parleurs et des vibreurs qui produisent des infrasons, perceptibles en s’allongeant sur le sol – l’objectif étant de nous rendre capables de ressentir aussi ce qui nous est habituellement inaudible.

Tomás Saraceno, Algo-r(h)i(y)thms, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomas Saraceno, Algo-r(h)i(y)thms © Isabelle Henricot

Initié en 2007, le projet collaboratif Museo Aero Solar proposait la construction d’un musée volant à la mémoire de l’Anthropocène, constitué par le réemploi de matériaux périmés permettant de flotter et d’explorer l’atmosphère. Fait d’un assemblage de sacs en plastique récoltés dans divers pays du monde, le Museo Aero Solar continue de se construire et l’atelier installé dans le palais de Tokyo permet à chacun d’y participer.

Tomás Saraceno, Museo Aero Solar, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, Atelier Museo Aero Solar, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Atelier Museo Aero Solar, On Air, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

À travers l’ensemble de ses projets, Tomás Saraceno s’attache à rendre visibles les liens qui nous relient à la nature, au vivant, à l’univers. Il s’efforce de nous convaincre de retisser des liens avec le monde qui nous entoure, de repenser « la façon dont nous observons, dont nous agissons et dont nous faisons des choses ensemble ».

Prenant l’exemple de l’araignée sous-marine Argyroneta aquatica – qui entoure son abdomen d’une bulle d’air protégée par un cocon de fils de soie pour pouvoir vivre et chasser sous l’eau, preuve de l’incroyable faculté d’adaptation dont témoignent certaines espèces -, l’artiste interroge notre capacité à changer notre mode d’existence, rappelant que les animaux terrestres sont d’anciens poissons qui sont sortis de l’eau en rampant avec leurs nageoires. « Leurs amis ont dû les prendre pour des fous… ».

Tomás Saraceno, araignée Argyroneta aquatica, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

« Nous avons besoin de jouer avec de nouvelles catégories et avec des néologismes qui nous feront passer de l’Homo economicus à l’Homo sapiens accordé avec les rythmes planétaires, conscient de vivre avec d’autres humains et non-humains, sans qu’il faille passer par une extinction de masse pour comprendre cela. Peut-être quelque chose comme un Homo sapiens flotantis… ».

Si ses idées peuvent paraître folles à certains, elles fédèrent cependant autour de lui des chercheurs de tous horizons et suscitent l’intérêt des institutions scientifiques les plus sérieuses. Visionnaire, poète, enthousiaste passionné, Tomás Saraceno rend ses rêves si beaux qu’ils donnent envie d’être partagés. Il ne reste qu’à le suivre dans le monde qu’il nous invite à réinventer avec lui.

Jean de Loisy avec Tomás Saraceno et Rebecca Lamarche-Vadel, commissaire de l’exposition On Air, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno au Palais de Tokyo, octobre 2018 © Isabelle Henricot

Tomás Saraceno, « On Air »
Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson
75116 Paris
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de midi à minuit
Fermeture exceptionnelle à 18h les 24 et 31 décembre
Jusqu’au 6 janvier 2019

 

Photo de titre : Tomás Saraceno, Algo-r(h)i(y)thms, Palais de Tokyo, 2018 © Isabelle Henricot

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